vendredi 1 avril 2016

Chez les premiers dinosaures

17 au 20 mars

Après la visite de Shincal, nous quittons les peuples pré-colombiens pour faire un plus grand saut dans le temps en entrant dans la province de La Rioja. La région de Villa Union, où nous passons trois jours, est en effet connue des géologues et paléontologues pour ses formations sédimentaires de la période triasique (250 à 200 millions d'années), dans lesquelles on a trouvé de nombreux fossiles, dont les plus anciens dinosaures connus.

A l'entrée du parc de Talampaya, nous sommes accueillis par un squelette reconstitué


Mais en avançant sur le sentier, un doute nous prend. Y aurait il encore des dinosaures en chair et en os dans ces buissons ?


En nous approchant...


nous trouvons une pancarte rassurante: l'intéressé est herbivore!


ce qui n'est pas le cas de tous ses voisins


 
Celui-ci est un ancêtre des mammifères





Celui-là est un de ses descendants bien vivant!


Nous faisons avec un guide une randonnée dans le canyon de Talampaya aux impressionnantes falaises rouges



et dans la quebrada de Don Eduardo, où les rochers sont plus découpés, tel ce "saxophoniste"


Le lendemain, le parc voisin d'Ischigualasto nous accueille également avec des reconstitutions d'animaux de la période triasique, mais dans une mise en scène moins "naturelle"...


Ischigualasto signifie, dans la langue des premiers habitants, "la terre sans vie". Ils avaient repéré les ossements fossilisés et croyaient que les animaux étaient venus dans cette vallée pour y mourir. Le lieu est aussi connu sous le nom, plus récent et qu'il partage avec la cordillère de sel de San Pedro de Atacama (et probablement avec d'autres endroits de par le monde), de "vallée de la lune".


Le "jeu de boules"


Sculpture naturelle


Malgré la rareté de la végétation, cette vallée est habitée par une faune abondante, en particulier des guanacos (camélidés sauvages ressemblant aux vigognes mais plus gros et reconnaissables à leur tête noire)


Après avoir fait le tour de la vallée en voiture le matin (en convoi guidé), nous gravissons l'après-midi avec un guide la montagne qui domine la vallée.




Nous sommes les seuls visiteurs du jour à le faire et sommes récompensés par un majestueux habitant de la montagne qui nous offre un festival


Pour notre troisième jour dans la région, nous avons décidé d'aller à la Laguna Brava, un lac de l'altiplano (4300m) accessible avec une voiture de ville comme la nôtre si l'on est accompagné d'un guide local. Le nôtre, Ariel, est professeur de géographie au lycée de Vinchina, la dernière ville avant le lac.

Après Vinchina, la route traverse la pré-cordillère en suivant un canyon, la quebrada de La Troya, où les couches sédimentaires ont été soulevées de manière spectaculaire


Il s'agit aussi de couches de la période triasique, et ici comme dans les parcs précédents elles sont riches en fossiles de cette période. Moins connu et moins surveillé que Talampaya ou Ischigualasto, ce site a malheureusement été pillé.

Ces pattes (d'un gros lézard ou d'un petit dinosaure)


sont tout ce qui reste d'un ensemble découpé il y a quelques années. L'opération a été interrompue par la police locale sur dénonciation de la population avant le découpage du dernier morceau (qu'on reconnaît en bas à droite de la photo suivante).


Selon Ariel, les plaques saisies attendent toujours au poste de police de Vinchina que leur dernière destination (musée d'histoire naturelle ?) soit déterminée par les autorités.

Après la quebrada de la Troya, la route sort de la précordillère, traverse un plateau, puis rentre dans la cordillère des Andes proprement dite, formée de roches volcaniques qui, dans ce secteur, prennent des couleurs irréelles



Nous partageons la route avec les guanacos




et les vigognes



Nous atteignons enfin la Laguna Brava, dominée par le volcan Veladero (6436m)


où un avion a eu un atterrissage difficile en 1964 (pas de victimes) sur la banquise de sel


Nous prenons le chemin du retour. Certaines cartes présentent la route comme entièrement goudronnée...il y a encore du travail et Françoise, qui conduisait ce jour là, a reçu des félicitations de notre guide pour sa conduite sur piste.


Redescendus dans la plaine, il y a encore du spectacle en levant la tête: la sierra de Famatina (6250m), qui est souvent dans les nuages ou la brume (mais pas ce jour là), nous surplombe de 5000m.  Placée en avant de la chaîne, elle reçoit plus de précipitations que la cordillère principale et ses glaciers fournissent à la région l'essentiel de son eau.






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