dimanche 27 mars 2016

de Salta à Londres

12 au 16 mars

De Tilcara, où nous avons dit au revoir à nos lamas, nous continuons vers le sud jusqu'à la principale ville du Nord-Ouest, Salta, fondée au XVIe siècle et dont le centre historique est bien conservé.

L'ancien centre administratif de la ville (Cabildo) a été transformé en musée

La cathédrale a fière allure, de jour
comme de nuit
Les hauts murs rouges de l'église franciscaine lui donnent un petit air de Kremlin
A l'intérieur, un joli cloitre
Nous visitons à Salta plusieurs musées archéologiques (n'autorisant pas les photos), dont l'un présente des momies incas trouvées en haut du Llullaillaco, un volcan de plus de 6000m, avec des objets de la vie quotidienne, tous très bien conservés.

Les bistrotiers de Salta ont le sens de l'humour (traduction de l'avis placé sous les bouteilles de rhum: la consommation excessive de sel nuit à la santé)
De Salta, nous faisons un aller-retour d'une journée jusqu'aux ruines pré-incas de Tastil qui, contrairement à celles de Tilcara, n'ont pas été restaurées


La route qui conduit à ces ruines traverse la Quebrada del Toro






Cette vallée spectaculaire est également empruntée par le "train des nuages", un train touristique (qui ne circulait pas lors de notre passage) qui monte jusqu'à plus de 4000m au moyen de nombreux ouvrages d'art, bien visibles de la route

Les voitures doivent partager la route avec les utilisateurs locaux

Nous quittons le lendemain Salta en direction du sud, en empruntant une autre vallée colorée, la quebrada de Cafayate







Nous faisons étape à Cafayate, une petite ville connue pour ses vins (en particulier ceux du cépage blanc "Torrontes", qu'on peut trouver en Europe et que nous recommandons vivement) et qui nous offre en prime un beau coucher de soleil


A Cafayate, nous rejoignons la "route 40", qui parcourt plus de 5000 kilomètres de la frontière argentine au détroit de Magellan et que nous allons suivre pendant quelques centaines de kilomètres.
Notre premier arrêt au sud de Cafayate est une ville pré-inca (diaguita) restaurée, Quilmes, plus vaste (3000 habitants d'après les archéologues) et impressionnante que la pukara de Tilcara.

La ville:

La forteresse qui la protégeait:


Une maison:


Mortiers:


Une "apacheta", lieu d'offrandes à la Terre-mère (la "Pacha mama")



Nous faisons étape à Belen, une petite oasis blottie entre le désert et les montagnes


Le local du parti péroniste de la ville


Une voiture "historique"


Nous avons visité entre Cafayate et Belen plusieurs petits musées archéologiques publics ou privés présentant des poteries, souvent spectaculaires, trouvées dans la région. Nous avons été bien reçus partout (le gardien du musée de Santa Maria nous a demandé de lui chanter le début de la Marseillaise dont une visiteuse française précédente lui avait écrit le texte...) mais le musée de Belen était le seul à autoriser les photos. Nous en faisons profiter nos lecteurs (toutes les pièces proviennent des environs de la ville):

Masque de pierre (période "pré-céramique", avant J-C)


Poteries de cultures pré-incas (entre 500 et 1450 avant J-C)












Assiette en forme de canard d'époque inca (15-16e siècle)



Peu après Belen, nous traversons le village de Londres, un des plus anciens d'Argentine. Il a été créé en 1558 et baptisé "Londres" en l'honneur du mariage de Philippe II d'Espagne avec Marie Tudor. Sa localisation n'a pas été choisie au hasard: il se trouve à proximité immédiate de Shincal, le centre administratif de la région de l'empire inca qui couvrait le NO argentin et le Nord du Chili; après avoir vaincu les Incas, les Espagnols en ont un temps réutilisé les installations.

Shincal était organisé autour d'un axe matérialisé par deux pyramides, l'une à l'Est (Soleil) et l'autre à l'Ouest (Lune). Pour l'instant, seule celle de l'Est a été restaurée


Le bâtiment à droite servait de lieu de réunion


Ce sont les seules ruines proprement incas de notre voyage: à Tilcara, Tastil et Quilmes, les villes en ruine avaient été bâties par les peuples qui vivaient dans la région avant l'invasion inca au XVe siècle.

samedi 26 mars 2016

Caravane de lamas

9 au 11 mars

Purmamarca, où nous faisons étape en arrivant du Chili, est entouré de montagnes multicolores. Nous faisons à pied le tour de la "montagne aux sept couleurs".





L'office du tourisme distribue une petite brochure indiquant, pour chaque couleur, l'âge et la composition de la formation géologique



Au village voisin de Maimara, la montagne a été baptisée "palette du peintre"





Le village suivant, Tilcara, est dominé par un village fortifié ("pukara") restauré. Le village a été construit par les Diaguitas (autochtones de la région) avant d'être réutilisé par les Incas quand ils ont envahi la région à la fin du 15eme siècle.


Une dame en terre cuite est assise devant l'entrée de sa maison

 

Près de la pukara, une grosse pierre volcanique, la Piedra Campana ("pierre-cloche") sonne comme une cloche quand on la frappe avec une pierre.


Tilcara est aussi pour nous le lieu de rendez-vous avec la "caravane de lamas", une petite agence qui propose des randonnées avec portage des affaires par des lamas. Nous avons réservé une randonnée de deux jours, avec une nuit dans la montagne. 

Les lamas appartiennent à la même famille d'animaux que les chameaux (camélidés). Ayant l'habitude de randonner avec ces derniers dans le désert saharien, nous pensions que l'organisation du portage était la même, à savoir les animaux liés les uns aux autres et conduits par une seule personne. Pas du tout! Chaque touriste se voit attribuer "son" lama et, après avoir fait connaissance, doit le conduire et s'en occuper lui même.

Brossage des lamas avant le départ. Le lama de Christophe s'appelle Morgan, celui de Françoise Moro.




Les lamas ont leur caractère. Après un départ encourageant,


Moro, le lama de Françoise, fait savoir, dès que le chemin commence à monter sérieusement, qu'il préfère brouter


plutôt qu'avancer (la dame avec le chapeau rouge est notre guide Adela)

Morgan est au début moins paresseux que Moro mais suit le mauvais exemple


Le troisième lama, Machito, attribué à Brenda, une Anglaise vivant au Kenya qui fait la randonnée avec nous, est le bon élève de la classe et doit souvent attendre les nôtres


Machito avec Adela


La chienne d'Adela, Eboli, nous accompagne pendant toute la randonnée


Nous faisons étape à la ferme du papa d'Adela, sur un plateau à plus de 3 000 m.


Près de la ferme, un canal d'irrigation


La vallée en contrebas


Les montagnes au dessus de la ferme sont tout aussi multicolores



Le plateau est couvert de grands cactus, dont le fruit est comestible et même savoureux





Le soir, nourrissage des lamas


Le cheval du fermier (très intéressé par le fourrage des lamas)


Le lendemain matin, grand beau temps


Nous montons jusqu'à une bergerie, qui domine la vallée de près de 1000 m.


Dans cette bergerie, la maman d'Adela élève des chèvres et fabrique du fromage




Françoise s'entend bien avec les chèvres


mais a plus de mal avec son lama qui, à la descente, veut courir et doit être retenu (les oreilles couchées indiquent un certain mécontentement, qu'il manifestera en donnant un coup de tête à sa "conductrice" et en lui marchant sur les pieds).


Adela et Eboli dans la descente


Redescendus à Tilcara, nous disons au revoir à nos lamas et à notre guide et retrouvons notre cheval à moteur pour de nouvelles aventures sur les routes argentines...