lundi 14 mars 2016

Le "petit Nord"

24 au 28 février

Le petit Nord, el Norte Chico, c'est la région de La Serena, entre la vallée centrale autour de Santiago et le désert d'Atacama. Les touristes étrangers vont souvent directement de Santiago à l'Atacama en avion. Ils ont tort !
Il ne pleut presque jamais dans cette région mais la côte  est souvent dans le brouillard, du fait du choc entre le courant froid de Humboldt et la chaleur sèche du désert environnant (ce phénomène se poursuit vers le Nord, jusqu'au Pérou). Le courant de Humboldt amène de nombreux poissons, qui constituent le déjeuner d'une faune riche et facile à observer (photos suivantes prises dans le parc national "Pinguinos de Humboldt").

Pélican en train de bâiller ou de terminer d'avaler un poisson
 Cormoran face au saint local dans le petit port de Punta Chorros
Pingouins de Humboldt
Fous
Cormoran royal au superbe bec jaune et rouge
Mouettes, adulte et jeune. Le jeune, de couleur marron, est aussi gros que l'adulte mais ne sait ni voler ni pêcher (étant gavé sans rien faire, il grossit vite)

Dauphins jouant avec les bateaux



Lions de mer (en français; en espagnol, ce sont des lobos marinos, donc des loups de mer...)


Dans la même famille, nous avons aussi vu d'assez loin un éléphant de mer, beaucoup plus gros (plus d'une tonne). La photo ne rend pas grand chose, il ressemble à une énorme limace immobile.

Une plage de la petite île Damas
Drosera sur une plage de la même île
Animaux du désert côtier: renard gris
Guanaco (c'est sa domestication qui a produit le lama; nous en avons vu d'autres en Patagonie, mais de trop loin pour les prendre en photo)
A quelques centaines de mètres d'altitude, le brouillard se condense et produit une bruine qui permet la croissance d'une végétation de zone humide qui surprend au milieu du désert. Nous avons pu observer ce phénomène dans le parc national Fray Jorge.

Une vraie petite forêt pousse au sommet de la chaîne côtière, contrastant avec le désert en bord de mer.
On trouve même des fougères
Sur le versant opposé (vers l'intérieur), le désert reprend.
Notre guide cueille un fruit de cactus (copao; excellent; goût d'agrumes jeune, puis sucré s'il est plus avancé)
Les cactus sont parfois envahis par une fleur parasite d'un beau rouge (quintral)
Lézard

Une cinquantaine de kilomètres à l'est (vers l'intérieur) du parc Fray Jorge, au milieu de collines de granit couvertes de cactus
nous rendons visite aux pétroglyphes et peintures rupestres de la valle del Encanto, qui datent d'environ 2000 ans (culture el Molle)

Sur le même site, Christophe contemple une cavité creusée dans la roche appelée "bain de l'Inca" (bien qu'elle soit beaucoup plus ancienne que les Incas)
Sur la route de la vallée del Encanto, nous croisons deux gauchos et leur troupeau de moutons
L' église du village voisin de Barraza
Dans ce même village, le mur d'un restaurant est couvert d'excellentes reproductions/agrandissements de poteries diaguitas (culture dominante dans la région d'environ 1000 à 1500 après J-C, jusqu'à l'arrivée des Incas).
Au musée archéologique de La Serena, nous retrouverons des reproductions analogues ainsi que des originaux de plus petite taille. La pièce vedette de ce musée est toutefois un moai ramené de l'île de Pâques par le président chilien (et natif de La Serena) Gonzalez Videla en 1951.
Le centre de La Serena est construit dans un style néo-colonial homogène, imposé par ce même président Gonzalez Videla dans l'immédiat après-guerre et qui, à notre avis, a bien résisté au temps et contribué à faire de La Serena une ville agréable et vivante (ceci dit sans nous prononcer sur les mérites politiques de l'intéressé, également connu pour avoir contraint Pablo Neruda à l'exil)
Le clocher de l'église en face de notre hôtel ne peut rivaliser avec son voisin le palmier géant
L'Alliance française de La Serena organisait pendant notre séjour un colloque sur "Gabriela Mistral et la France". Gabriela Mistral (de son vrai nom Lucila Godoy Alcayaga), premier prix Nobel de littérature d'Amérique latine en 1945 et originaire de la vallée de l'Elqui à l'est de La Serena, avait choisi son pseudonyme en hommage à Frédéric Mistral, à droite sur l'affiche.
A Vicuna, dans la vallée de l'Elqui, des fresques rendent hommage à la poétesse
 
et une autre fresque aux premiers habitants de la région (comparer avec la peinture rupestre plus haut)
Vue du centre de Vicuna. La tour rouge (qu'on retrouve sur la fresque avec Gabriela Mistral) a été construite au début du XXe siècle à l'initiative d'un maire de la ville d'origine allemande dans un style supposé rappeler son pays ancestral.
Notre hôtel à Vicuna gardé par les chiens du quartier
Le musée Gabriela Mistral depuis son jardin
La haute vallée de l'Elqui, où les cultures et les vignobles contrastent avec les pentes rocheuses complètement nues
La vallée de l'Elqui est surtout connue des touristes et des Chiliens pour son alcool de raisin : le pisco. L'un des villages de la vallée porte d'ailleurs ce nom!! Le pisco sert de base à l'apéritif national le pisco sour ( la recette est aussi revendiquée par le Pérou... querelle diplomatique qui dure depuis des années.

Il n'est pas surprenant que ce paysage impressionnant ait inspiré une poétesse. Depuis quelques années, il attire également des communautés "New Age" à la recherche de spiritualité... voir par exemple ce refuge/spa (?) aux allures de temple tibétain
Pour notre part, nous quittons à regret cette région pour continuer vers le "grand Nord", le désert d'Atacama.

1 commentaire:

  1. Très belle côte chilienne! Vous qui aimez la faune vous étiez à la fête! En effet c'est bien dommage que cette côte soit le plus souvent "zappée" des voyages! Merci de nous en avoir fait profiter!

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