dimanche 27 décembre 2015

Noël au Taranaki

23 au 25 décembre

Notre premier volcan néo-zélandais, que tout le monde ici appelle de son nom maori Taranaki (2518m), a été baptisé Mont Egmont par le capitaine Cook, premier Européen à l'avoir aperçu, en l'honneur du comte d'Egmont qui finançait son voyage. Le parc national créé en 1900 autour du volcan est donc l'Egmont National Park, mais nous appellerons la montagne elle-même Taranaki. C'est un volcan à la forme parfaite, qui a été utilisé comme faux Mont Fuji dans des tournages de films, mais on ne le voit pas souvent en entier, car en position de vigie à la pointe Ouest de l'île du Nord, il attire les nuages venant de la mer.

Tel que nous l'avons découvert de la route menant à l'entrée Nord du parc:


(vous le verrez plus tard en entier)

La route menant à l'entrée sud, quant à elle, met tout de suite dans l'ambiance "humide" de l'endroit.


tout comme la forêt "barbue" environnante


et la cascade proche de cette entrée


Nous avons décidé de randonner les 24 et 25 décembre dans la partie Nord du parc, en passant la nuit de Noël dans un refuge non gardé. Le 24, pluie battante ininterrompue et donc, pas de photos du parc.

Veillée aux tisons, atelier séchage



Le lendemain, jour de Noël, le beau temps revient, d'abord timidement, avec un peu de brouillard matinal sur la rivière et le marais proches du refuge


et le Taranaki à moitié dégagé



puis plus franchement, nous permettant de voir enfin le seigneur des lieux en entier


et le refuge lui-même dans son environnement forestier



Certes, il a plu et cela complique la progression



mais n'entame pas la bonne humeur des randonneurs


Ce secteur est un des plus sauvages que nous ayons parcourus. Le 25 décembre, en 8h de marche, nous n'avons croisé personne!





samedi 26 décembre 2015

A la découverte de l'île du Nord

20 au 22 décembre

Notre ferry s'éloigne de Picton, port de l'île du Sud

et après quelques passages secrets dans des fjords

nous arrivons à Wellington, ville la plus au Sud de l'île du Nord et la (petite) capitale du pays

Visite du musée national et promenade en ville, peu animée en ce dimanche.
Le centre est embelli par des sculptures contemporaines comme cette fontaine figurant un albatros:


Le lendemain, nous partons vers le Nord et faisons un arrêt dans la ville universitaire de Palmerston North, où se trouve le musée du rugby, qui retrace l'histoire des All Blacks.


L'emblème des All Blacks, une fougère, est très populaire dans le pays, on la trouve sur des vêtements et sur ...les capuccinos


Puis nous traversons la jolie ville de Whanganui, dont beaucoup de maisons du XIXe ont été conservées et restaurées


Notre objectif est une randonnée d'une journée dans la vallée de la Whanganui River, en amont de la ville, sur un sentier (Omaka Trail) créé par des fermiers sur leurs terres.

La vallée de la Whanganui:


Le sentier traverse des pâturages (profitons de l'occasion pour rectifier une erreur d'un article précédent: il n'y a pas 4 millions de moutons en Nouvelle-Zélande mais 40! 4 millions, c'est le nombre de vaches laitières, non compris les bovins à viande comme cette génisse Aberdeen Angus)


mais aussi des poches de forêts parfois étranges




 où la progression est souvent laborieuse


sauf quand le chemin a été élargi ...


De Whanganui, nous nous dirigeons ensuite vers notre premier volcan néo-zélandais, le Taranaki, où nous passerons Noël. En attendant de le voir dans le prochain article, une photo de la confection du blog:






samedi 19 décembre 2015

le Nord de l'île du Sud

13 au 19 décembre

Nous quittons Franz Josef village sous une pluie persistante et remontons la côte vers le Nord en direction du parc national de Paparoa.

En route, nous traversons deux villes nées de la ruée vers l'or néo-zélandaise au milieu du XIXe siècle, dont les boutiques actuelles vendent du jade, extrait dans cette région.

Hokitika et sa rue principale aux façades indémodables

En bord de mer, le nom de la ville a été  inscrit en lettres capitales avec des bois flottants récupérés sur le rivage. La mer et le ciel sont uniformément gris et menaçants.








Greymouth a été construite vers 1860 sur l'estuaire de la rivière Grey  pour accueillir les immigrants attirés par la prospection d'or et pour faire commerce. La ruée vers l'or a duré jusqu'à la fin du XXème puis la ville a perdu ses habitants et sa richesse : aujourd'hui restent l'exploitation du jade avec des boutiques de joailliers, quelques galeries et la gare terminus de la ligne qui relie Greymouth à Christchuch sur la côte Est, ligne touristique traversant la montagne et les vallées de manière spectaculaire. Des fresques murales contemporaines rappellent l'activité de la ville au temps de sa prospérité.



Le vent et la pluie fréquents et violents (dont nous profitons abondamment, nous ne pouvons pas avoir à chaque fois la même chance qu'à Milford Sound) donnent à cette région son caractère rude, mais sont aussi à l'origine de la côte spectaculaire du parc national de Paparoa, façonnée par l'érosion

et de la forêt luxuriante qui l'entoure, dont l'aspect tropical n'est démenti que par la température ambiante
Nous quittons la côte Ouest et remontons la rivière Buller de son embouchure à sa source, le lac Rotoiti (parc national Nelson Lakes).

La forêt dans cette région montagneuse, dominée par les hêtres (Nothofagus), n'a pour l'essentiel qu'une centaine d'années car la région a été déboisée au XIXe siècle pour créer des paturages à moutons. Seule la partie la plus haute (au delà de 1000 mètres) est intacte.


Le secteur du lac Rotoiti a été choisi par le DOC (Department of Conservation) pour constituer un îlot de préservation des kiwis et autres oiseaux "natives". La méthode, radicale, consiste à exterminer les mammifères importés depuis le peuplement de la région (fouines, rats, opossums) au moyen de pièges et d'appâts empoisonnés. Nous n'avons pas vu de kiwis mais des pièges tous les cent mètres sur les sentiers...Nous retrouverons de tels îlots dans d'autres parcs, comme le parc Abel Tasman où nous allons ensuite. Sur la route, nous avons vu occasionnellement des panneaux d'opposants à cette politique d'empoisonnement des mammifères ("Ban 1080!" - le "1080", fluoroacétate de sodium, toxique pour les mammifères mais pas les oiseaux, est l'un des poisons utilisés), mais cette politique semble largement soutenue localement (les pièges que nous avons vus portaient l'indication: "financé par les amis du lac Rotoiti"...)

Nous avions cru échapper au mauvais temps de la côte Ouest en arrivant en montagne...

Dans un refuge au dessus du lac Rotoiti, nous nous sommes curieusement retrouvés à trois groupes de Français grelottants (et personne d'autre!). Il venait juste de neiger...Nous n'avons pas d'explication à cette préférence géographique. Dans le parc que nous visiterons ensuite, Abel Tasman, ce sont les Allemands qui semblent plus nombreux que les Néo-Zélandais et les Français y sont beaucoup plus rares...

Le parc Abel Tasman est situé sur la côte Nord de l'île du Sud, environ 200kms au Nord du lac Rotoiti. Il bénéficie en général de meilleures conditions météo, qui donnent à ses plages un air paradisiaque :


Nous y faisons une randonnée de deux jours, en faisant étape sur le bateau "Aquapackers" amarré en permanence dans une petite baie pour servir de refuge aux randonneurs, avec un bon barbecue pour le dîner:


Christophe plonge du pont du bateau pour tester l'eau. Verdict: environ 18°, pas pire que les côtes belge ou bretonne et nettement mieux que sous la cascade du Milford Track

Dans tous les parcs nationaux néo-zélandais, les oiseaux sont aimables avec les photographes, car ils se sentent en sécurité, mais le cormoran de la plage Onetahuti, où se termine notre rando, est hors concours:













Pour continuer la galerie de portraits d'oiseaux sauvages peu farouches :

Huitrier:
Caille de Californie (importée au XIXe siècle mais acceptée par le DOC):

...ou franchement quémandeurs

Pukeko (Porphyrio melanotus)



Le parc Abel Tasman compte aussi plusieurs colonies de phoques. Nous avons pu en observer une depuis le bateau-taxi qui nous ramenait de la plage d'Onetahuti au village de Marahau, départ de la randonnée où nous avions laissé la voiture.


Beau mâle surveillant son harem (commentaire de Françoise) :
 

Et après avoir accosté, nous rentrons au village dans le bateau tiré par un tracteur:


C'est notre dernière étape dans l'île du Sud. Demain, nous prenons le car-ferry pour Wellington et l'île du Nord.

dimanche 13 décembre 2015

De Milford Sound aux glaciers de la côte ouest

9 au 12 décembre

Promenade en bateau sur le fjord Milford Sound, par un grand beau temps peu fréquent dans la région (même si nous avons déjà été gâtés pendant la randonnée sur le Milford Track).

Encore mieux avec les reflets

Selon le côté où on se tourne, on pourrait se croire dans un paradis tropical
 

ou en Norvège
 

Selon une légende maorie, après la création de l'endroit par le dieu local, les habitants, absorbés dans la contemplation du paysage, oubliaient de travailler. Mécontente de cette situation, la femme du créateur introduisit un habitant supplémentaire, la mouche piqueuse (sandfly), qui obligea les habitants à se bouger. En effet, cette petite mouche ne peut pas suivre le rythme des marcheurs et ne pique donc (copieusement) que les gens au repos. Nous avons bénéficié de son affection lors des deux étapes ensoleillées de la randonnée et confirmons ce point...

Milford Sound est un fjord relativement court et une demie heure après notre départ, il s'élargit et nous apercevons sa sortie sur la mer de Tasman, inhabituellement calme ce jour là.


Arrivés en mer, nous faisons demi-tour et faisons face à l'entrée du fjord


Nous longeons des rochers où des phoques se prélassent tels de grosses limaces. Notre arrivée ne les fait pas bouger d'un pouce.


Nous passons ensuite sous une grande cascade (Stirling Falls).

Les ex valeureux randonneurs sous la douche:



Avant de revenir à l'embarcadère, nous apercevons une vallée suspendue difficile d'accès (Sinbad Gully) où ont vécu les derniers kakapos (perroquets géants ne volant pas) de l'île du Sud (il en reste quelques dizaines dans des petites îles)

De retour à l'embarcadère, le bus nous attend pour repartir vers Queenstown

En chemin, pâturages et moutons: la Nouvelle-Zélande compte autant de moutons que d'habitants (environ 4,5 millions).


De retour à Queenstown, nous repartons en voiture en direction des glaciers de la côte Ouest, en traversant d'abord une région ensoleillée et relativement sèche.

Sur le lac Wanaka, il fait chaud et les vacanciers s'exercent à ramer debout sur une planche (paddle).


Le lac Hawea, très sauvage avec de grandes plages désertes

Nous retrouvons ensuite le lac Wanaka, devenu plus agité


avant de passer sur le versant Ouest et de retrouver la mer




L'embouchure de la rivière Haast

Sur la côte Ouest, nous retrouvons la forêt humide, avec ses lianes et ses arbres qui marchent


Au XIXe siècle, quand la région a été colonisée, les deux glaciers Fox et Franz-Josef descendaient dans la forêt jusqu'à proximité de la mer. Ils sont encore présentés par les brochures touristiques comme "très accessibles", mais ont tellement reculé que ce n'est plus vrai du tout.

On peut admirer la chute de séracs finale du glacier Fox, mais pas le fleuve de glace en amont:


Le glacier Franz Josef parcourait autrefois cette vallée


mais s'est maintenant retiré beaucoup plus haut, et les intempéries interdisent souvent de s'en approcher



Le temps se gâte mais nous apercevons encore quelques sommets enneigés depuis le luxuriant jardin de notre hôtel.


Alerte "heavy rain" (100mm d'eau annoncés)! Nous échappons à la pluie froide en nous réfugiant dans la piscine d'eau chaude (36-40°) du village, principale distraction locale en cas (fréquent) de mauvais temps. Pas de photos ce jour là, celles du lendemain seront pour l'article suivant.