Nous quittons Franz Josef village sous une pluie persistante et remontons la côte vers le Nord en direction du parc national de Paparoa.
En route, nous traversons deux villes nées de la ruée vers l'or néo-zélandaise au milieu du XIXe siècle, dont les boutiques actuelles vendent du jade, extrait dans cette région.
Hokitika et sa rue principale aux façades indémodables
En bord de mer, le nom de la ville a été inscrit en lettres capitales avec des bois flottants récupérés sur le rivage. La mer et le ciel sont uniformément gris et menaçants.
Le vent et la pluie fréquents et violents (dont nous profitons abondamment, nous ne pouvons pas avoir à chaque fois la même chance qu'à Milford Sound) donnent à cette région son caractère rude, mais sont aussi à l'origine de la côte spectaculaire du parc national de Paparoa, façonnée par l'érosion
et de la forêt luxuriante qui l'entoure, dont l'aspect tropical n'est démenti que par la température ambiante
Nous quittons la côte Ouest et remontons la rivière Buller de son embouchure à sa source, le lac Rotoiti (parc national Nelson Lakes).
La forêt dans cette région montagneuse, dominée par les hêtres (Nothofagus), n'a pour l'essentiel qu'une centaine d'années car la région a été déboisée au XIXe siècle pour créer des paturages à moutons. Seule la partie la plus haute (au delà de 1000 mètres) est intacte.
Le secteur du lac Rotoiti a été choisi par le DOC (Department of Conservation) pour constituer un îlot de préservation des kiwis et autres oiseaux "natives". La méthode, radicale, consiste à exterminer les mammifères importés depuis le peuplement de la région (fouines, rats, opossums) au moyen de pièges et d'appâts empoisonnés. Nous n'avons pas vu de kiwis mais des pièges tous les cent mètres sur les sentiers...Nous retrouverons de tels îlots dans d'autres parcs, comme le parc Abel Tasman où nous allons ensuite. Sur la route, nous avons vu occasionnellement des panneaux d'opposants à cette politique d'empoisonnement des mammifères ("Ban 1080!" - le "1080", fluoroacétate de sodium, toxique pour les mammifères mais pas les oiseaux, est l'un des poisons utilisés), mais cette politique semble largement soutenue localement (les pièges que nous avons vus portaient l'indication: "financé par les amis du lac Rotoiti"...)
Nous avions cru échapper au mauvais temps de la côte Ouest en arrivant en montagne...
Le parc Abel Tasman est situé sur la côte Nord de l'île du Sud, environ 200kms au Nord du lac Rotoiti. Il bénéficie en général de meilleures conditions météo, qui donnent à ses plages un air paradisiaque :
Nous y faisons une randonnée de deux jours, en faisant étape sur le bateau "Aquapackers" amarré en permanence dans une petite baie pour servir de refuge aux randonneurs, avec un bon barbecue pour le dîner:
Christophe plonge du pont du bateau pour tester l'eau. Verdict: environ 18°, pas pire que les côtes belge ou bretonne et nettement mieux que sous la cascade du Milford Track
Dans tous les parcs nationaux néo-zélandais, les oiseaux sont aimables avec les photographes, car ils se sentent en sécurité, mais le cormoran de la plage Onetahuti, où se termine notre rando, est hors concours:
Pour continuer la galerie de portraits d'oiseaux sauvages peu farouches :
Huitrier:
Caille de Californie (importée au XIXe siècle mais acceptée par le DOC):
...ou franchement quémandeurs
Pukeko (Porphyrio melanotus)
Le parc Abel Tasman compte aussi plusieurs colonies de phoques. Nous avons pu en observer une depuis le bateau-taxi qui nous ramenait de la plage d'Onetahuti au village de Marahau, départ de la randonnée où nous avions laissé la voiture.
Beau mâle surveillant son harem (commentaire de Françoise) :
Et après avoir accosté, nous rentrons au village dans le bateau tiré par un tracteur:
C'est notre dernière étape dans l'île du Sud. Demain, nous prenons le car-ferry pour Wellington et l'île du Nord.
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