dimanche 6 mars 2016

Volcans et araucarias

 13 au 19 février

La route australe se termine à Puerto Montt, la capitale régionale, mais c'est à vingt kilomètres de là, dans la petite ville de Puerto Varas, que nous disons au revoir à notre guide Inti et prenons possession de la voiture de location avec laquelle nous comptons remonter jusqu'au nord du Chili et de l'Argentine.

Puerto Varas est située au bord du grand lac Llanquihue, en face du volcan Osorno aux airs de Fuji-Yama.
Des colons allemands se sont installés dans cette région dès le XIXe siècle. De nombreux bâtiments (ci-dessous l'église de Puerto Varas) témoignent encore de cette présence allemande.
Nous allons rendre visite de plus près au volcan Osorno (2652m)
puis nous dirigeons vers le Nord où nous attend un autre volcan, le Villarica (2847m)
Aux environs du volcan Villarica commence la région des araucarias (Araucaria araucana). Ces fossiles vivants, qui existaient déjà à l'époque des dinosaures, poussent en moyenne montagne, entre 1000 et 1500m, seulement à cette latitude de 37 à 40° au Chili et en Argentine. Ce sont des arbres sacrés pour les Mapuches, premiers habitants de la région et qui constituent encore une communauté importante (environ 1 million).

Nous allons randonner dans quelques parcs nationaux où les araucarias sont présents, El Cani, Huerquehue et Malacahuello.

De gauche à droite, arbres jeunes et adultes


 Branches en forme de chandelier



Feuilles en forme d'écailles piquantes et cônes ("pommes")




Araucarias et lacs dans les parcs El Cani
et Huerquehue
Notre base pour visiter ces deux parcs est un petit hôtel, Termas de Peumayen, qui compense largement un accès un peu difficile

par ses sources thermales (nombreuses dans la région), mais surtout par son restaurant tenu par un excellent chef français


Nous avons la chance de nous y trouver le jour de la Saint-Valentin, ce qui nous vaut un menu "especial" "Dia del Amor" particulièrement développé (et d'un prix raisonnable; pour rassurer nos lecteurs qui ont de bons yeux, le signe $ sur la carte ne signifie pas "dollars américains" mais pesos chiliens (1 euro= environ 750 pesos)
 Dans le parc Malalcahuello, situé un peu plus au Nord, nous logeons dans une sympathique auberge tenue cette fois-ci par des Suisses, "Suiza Andina". Nous y rencontrons trois Français dont un Chilien qui a fui la dictature pour devenir prof d'espagnol à Grenoble et qui revient en vacances dans sa région natale. Ils veulent faire l'ascension du volcan local, le Lonquimay (2865m), et nous nous joignons à eux.

La cible du jour, qui va se révéler coriace
Départ dans un champ de lave. Nos lecteurs perspicaces remarqueront que nous commençons par descendre... L'idée est d'attaquer le volcan par le versant recommandé par le bureau local de la CONAF, le service des parcs nationaux, et non par celui qui semblait le plus évident (et qui était le bon), car sur ce dernier se trouvent des installations de ski gérées par un opérateur privé et l'accès n'en est pas officiellement autorisé en été...

Arrivés (très péniblement) aux trois quarts de la montée, nous constatons que nous n'y arriverons pas par là et entamons une périlleuse traversée à travers les névés du volcan pour rejoindre la voie normale (celle qui vient de la station de ski), où nous apercevons des randonneurs plus malins
Seul notre ami franco-chilien aura le courage d'aller jusqu'au sommet (il est plus motivé que nous car il apercevait ce volcan de chez lui pendant son enfance mais n'y est encore jamais monté). Pour notre part, une fois laborieusement rejointe la voie "normale", nous l'utilisons pour redescendre... 

La journée n'est pas perdue pour autant car nous avons eu du spectacle pendant l'ascension, comme cette oasis d'araucarias perdue dans la lave
 
ou ces courageuses succulentes qui semblent aimer la cendre volcanique
Voici un valeureux randonneur, fier d'avoir réussi à redescendre du volcan ....entier!!
et une randonneuse non moins valeureuse prenant une pause bien méritée sur les pentes du volcan

Encore un peu plus au Nord, un autre volcan, l'Antuco (2979m), nous attend avec ses grandes coulées de lave (évoquées dans Les enfants du capitaine Grant)
qui ont créé un barrage naturel formant un lac de plusieurs dizaines de kilomètres de long
 
et contraignant la rivière, le rio Laja, à devenir souterraine sur plusieurs kilomètres, avant de réapparaître par des résurgences-cascades spectaculaires
Les cascades issues des glaciers du massif voisin, la Sierra Velluda (3585m)



s'écoulent quant à elles en bordure du champ de lave
La Sierra Velluda vue de notre logement
une sympathique cabane agrémentée d'une baignoire extérieure rustique (chauffée au bois)
Le fleuve Bio-Bio, dans lequel se jette le rio Laja, est la frontière traditionnelle du pays mapuche. Les Mapuches ont résisté aux Incas puis aux conquistadores et sont restés indépendants de facto jusqu'au XIXe siècle. En poursuivant plus au Nord, comme nous allons le faire, nous quittons à la fois le pays mapuche et le Sud chilien pour entrer dans une région hispanisée depuis le XVIe siècle.










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